I. Contexte, Présidence et Organisation
La réunion a débuté à 14h, modérée par le Professeur SAMA Hamza, et fut présidée par le Dr Jacques ALAWOE, Expert formateur de Montpellier et Président du comité diaspora de la STAARMUC, assisté du Dr Xavier RAINGEVAL, Chef de mission, expert formateur et conseiller de la STAARMUC. Onze Médecins Anesthésistes-Réanimateurs (MAR) ainsi que trois médecins en formation du DES d'anesthésie-réanimation, assurant le rôle de rapporteurs, étaient présents.
Le Professeur SAMA, dans son propos introductif, a rappelé le contexte de la création de la société : l'indispensabilité d'une vie associative pour assurer la cohésion, l'organisation, l'encadrement et le bon déroulement des activités au sein du corps de métiers.
La nouvelle structure des comités
Le Professeur SAMA a présenté la première ébauche des comités qui animent la STAARMUC, incluant le Comité des personnes ressources (les anciens), le Comité diaspora, le Comité jeunes, le Comité pédagogique et scientifique, le Comité pharmacovigilance, et bien d’autres.
Toutefois, face au faible effectif, il a été décidé de regrouper ces structures en cinq comités au maximum. Il a été demandé à chaque comité de définir trois objectifs clairs à atteindre pour accomplir les missions de la STAARMUC.
II. Les Grandes Orientations et Perspectives
Sous la présidence du Dr ALAWOE, les débats se sont articulés autour de trois grands points de l’ordre du jour.
A. Le Volet Pédagogique et Formation Continue
Le Dr ALAWOE a insisté sur un point essentiel : le maintien des compétences des membres ne peut passer que par la formation continue. Les leviers principaux identifiés sont l'organisation d'ateliers pratiques et la définition d'un calendrier de congrès.
- Proposition d'ateliers dématérialisés : Le Dr Xavier RAINGEVAL a suggéré que les ateliers de formation pourraient se tenir sous un format « Workshop » (Atelier collectif) dématérialisé avec son équipe. Il a proposé l’organisation concrète d'un atelier pratique en ALR pour le mois d'Avril 2026, sous réserve d'une notification précoce pour la logistique.
- Promotion de la formation locale : Le Dr ALAWOE a souligné la nécessité de promouvoir la formation locale plutôt que de privilégier le système de FFI (Faisant Fonction d'Interne) dont les postes sont de plus en plus difficiles à obtenir et dont la rentabilité en termes d'apprentissage est jugée médiocre.
B. Les Conditions de Travail et le Partenariat avec la Diaspora
Le Dr ALAWOE est revenu sur les conditions de travail, rappelant qu'une bonne pratique nécessite un matériel adéquat et un plateau technique performant, ce qui n'est pas toujours la réalité.
Pour y remédier, il propose de nouer des partenariats solides avec diverses entités : ONG, associations, mais surtout la diaspora. Il a rappelé l'existence de bonnes volontés au sein de la diaspora, prêtes à contribuer à l'amélioration du plateau technique. Cette aide est conditionnée par la soumission d'un projet clair, avec des objectifs pertinents. Le Dr ALAWOE s'est engagé à défendre auprès des membres de la diaspora toute demande régulièrement formulée pour obtenir ces financements.
C. Médecine Préhospitalière et Simulation
- Le projet SAMU national : Le Professeur SAMA a rappelé le projet en cours de mise en place d'un SAMU national. Les experts, enchantés par cette initiative, ont invité la STAARMUC à s'appuyer sur l'expérience des pays voisins, notamment le Niger et le Bénin. Ils ont également manifesté leur disponibilité à nouer des contacts avec des organismes internationaux de transport médicalisé pour optimiser l'organisation du SAMU.
- Le Centre de Simulation de l'ESSAL : Le Professeur SAMA a annoncé l'existence d'un centre de simulation équipé de simulateurs haute-fidélité à l'École du Service de Santé des Armées de Lomé (ESSAL). Ce centre, déjà utilisé pour le Diplôme Universitaire de médecine de Catastrophe, a vocation à s'ouvrir à d'autres stagiaires, qu'ils soient médecins en formation civils ou des armées. Les experts ont vivement encouragé la STAARMUC à ouvrir ce centre à des apprenants d'autres pays pour en faire à long terme un centre sous-régional.
III. Le Débat Crucial sur la Délégation de l'ALR
Le deuxième point à l'ordre du jour a généré des échanges intenses : le projet de texte de la STAARMUC visant à autoriser la délégation de certains actes d'anesthésie loco-régionale au personnel non médecin. Ce projet est motivé par la volonté de réduire les risques liés à l'anesthésie générale pour des chirurgies pouvant être réalisées sous ALR.
Arguments de défense
Les experts ont encouragé la STAARMUC, lui fournissant des arguments solides à évoquer auprès des autorités de santé :
- La pratique de la rachianesthésie par les infirmiers anesthésistes.
- La pratique, bien que non autorisée, de l'anesthésie locorégionale sous neurostimulation par les infirmiers anesthésistes.
- Le précédent de la réalisation de certains actes chirurgicaux dans le cadre de la chirurgie essentielle dans d'autres pays, comme le Burkina Faso.
Les inquiétudes exprimées
Des médecins ont exprimé des réserves basées sur des préoccupations légitimes :
- La question de la responsabilité juridique en cas de morbi-mortalité liée à une ALR pratiquée par un non-médecin.
- L'absence d'un mécanisme de contrôle pour éviter les débordements et l'auto-extension des pratiques non déléguées.
- La disponibilité permanente de l'Intralipide (un antidote crucial) dans les centres.
Néanmoins, le contexte quotidien togolais (faible nombre de MAR (Médecin Anesthésiste Réanimateur, absence d'école de formation de MAR au Togo, présence de MAR uniquement à Lomé et Kara) milite en faveur d'une réflexion sur cette délégation.
Décision et Perspectives
Les discussions ont abouti au renvoi à une réunion ultérieure pour réfléchir aux conditions précises et au type d'acte à déléguer. Le Dr JOHNSON, 2e vice-président de la STAARMUC, et son équipe ont été désignés pour plancher sur une proposition de texte à ce sujet.
En attendant, trois blocs ont été retenus pour le programme ALR essentiel au Togo : l'axillaire, le fémoral et sciatique poplité, et le TAP bloc. Un avertissement clair a été émis : tout anesthésiste paramédical pratiquant ces blocs sans coaching médical et en dehors du cadre légal s'exposera à des sanctions disciplinaires. Les MAR, pour leur part, conservent la possibilité de pratiquer des blocs plus complexes selon leur niveau de maîtrise technique.